Le Bhoutan

Le Pays du Dragon tonnerre

Le Bhoutan a toujours cherché à maintenir son caractère unique conservé au fil des siècles d'isolement dans les plis de l'Himalaya. Il y a quelques décennies, il a décidé de s'ouvrir, mais il est encore pour beaucoup de visiteurs un pays lointain et faisant partie d'un autre monde.

Aujourd'hui, le Bhoutan est un pays moderne qui garde des aspects médiévaux, avec un pied dans le passé et un autre sur le chemin d'un développement raisonné. Le Bhoutan est conscient des dangers de la modernisation rapide et a décidé d'avancer avec prudence, sans perdre son âme.

Le pays mise sur un développement socio-économique durable, sur la préservation et la promotion de la culture et de la tradition, sur la protection de l'environnement naturel.. Chaque décision est soigneusement pesé dans l'intérêt de son peuple. La politique du Gouvernement est de limiter le volume des touristes, pour préserver la qualité du contact entre les visiteurs et les habitants.

Les découvertes archéologiques suggèrent que les vallées du Bhoutan sont peuplées depuis plusieurs millénaires. Les Bhoutanais sont proches de leurs voisins du Nord, les Tibétains, avec qui ils partagent des particularités physiques, linguistiques et culturelles. Cela semble indiquer qu'une migration significative de Tibétains venus par les cols des montagnes himalayennes en des temps difficiles à préciser avec exactitude est à la base de la population actuelle. Au VIIIe siècle, le gourou indien Padmasambhava arrive au Bhoutan. Il apporte le bouddhisme et fonde quantité de temples et de monastères, notamment Taktshang, surplombant la vallée de Paro. En 747, celui que l'on connaît dans le pays sous le nom de gourou Rimpoche, fonde l'école Nyingma, la principale du bouddhisme tantrique. Le Bhoutan n'est, jusqu'au XVIIe siècle, qu'une mosaïque de fiefs guerriers. Il faut attendre l'arrivée en 1616 du lama Shabdrung Ngawang Namgyal pour qu'une unification se dessine. Elle se fait sous l'égide des dzong ou forteresses, souvent impressionnants, qui dominent les vallées bhoutanaises de leurs positions stratégiques. Ce chef visionnaire utilise les symboles culturels et la force militaire pour forger une identité nationale, qui s'exprime notamment lors des danses sacrées effectuées lors des festivités annuelles de Tsechu. C'est aussi l'époque où les premiers Occidentaux, des jésuites portugais, pénètrent au Bhoutan. Aux siècles suivants, c'est surtout avec les Britanniques que les autorités vont avoir à faire, souvent de manière brutale. Ces années sont marquées par une guerre civile entre pouvoirs rivaux des vallées de Paro et de Trongsa. Ces derniers, aidés par la couronne britannique, sortent victorieux et établissent une monarchie en 1907, en réalité un protectorat anglais. Suivant l'exemple indien, le Bhoutan proclame son indépendance en 1949, avant de briser petit à petit l'isolement qui était le sien à partir des années soixante-dix. Les rois actuels ont substitué au conventionnel produit national brut la notion de recherche du bonheur national brut : tout un programme qu'ils ne sont pas loin de tenir, tant le pays, malgré un style de vie rude, diffuse une sensation de bien être.

La culture s'affirme dans un bouddhisme tantrique, religion officielle, qui rythme chaque instant de la vie des Bhoutanais. Pour le visiteur, elle se concrétise surtout dans les dzong (forteresses), les gompa (monastères), les chorten (tombeaux) et les lakhang (temples) que l'on croise à tout moment au tournant de la route ou perchés dans des positions parfois bien improbables. Les monastères que vous visiterez sont en effet souvent construits à flanc de montagne dans des endroits isolés, afin d'assurer solitude et sérénité aux moines. Ils sont tous construits autour d'une chapelle centrale ornementée de statues, tandis que les moulins à prières forment une ronde cuivrée dans le déambulatoire qui les renferme. Traditionnellement, les maisons bhoutanaises sont faites de boue, de bambous et de bois. Elles séduisent par leurs portes et leurs fenêtres décorées de motifs animaliers, floraux ou religieux. Le tout est protégé par un drapeau de prière planté au centre du toit.

Des festivals hauts en couleur occupent une place importante dans le cœur de la population. Ils commémorent soit le souvenir du Bouddha, soit les grands maîtres bouddhistes du passé. A ces occasions, et elles sont multiples, toute la population se retrouve unie pour plaisanter, danser, jouer de la musique, en un mot faire tout ce qui aide à être dans un esprit de célébration. Nous aurons l'occasion d'admirer, et dans un certain sens, de participer à deux des festivals les plus importants. A l'inverse du festival de Paro, qui coïncide avec la venue du printemps, ceux de Thimphu et de Thangbi se déroulent à l'automne. Indépendamment de leurs implications religieuses, ils sont une réunion sociale annuelle où les gens portent leurs plus beaux habits et leurs plus beaux bijoux. Le costume traditionnel bhoutanais remonte à l'époque du premier shabdrung. Les hommes portent un gho, une robe longue tombant aux genoux, attachée autour de la taille par une ceinture. Les femmes portent un kira, une robe qui descend jusqu'aux chevilles, agrémentée d'une veste courte. Les danses des personnages masqués prenant l'apparence des déités bouddhiques sont relayées par celles des danseuses aux costumes magnifiquement colorés. Ainsi, c'est tout le peuple bhoutanais qui célèbre dans un tournoiement d'étoffes, rythmé par les sons des tambours et des flûtes, la richesse de son histoire et de sa religion.

Le Bhoutan s'ouvre doucement au tourisme et fournit de gros efforts pour améliorer le confort de ses visiteurs. Le réseau routier reste moyen, malmené par des hivers rudes, rendant les déplacements un peu longs mais inévitables pour une bonne découverte du pays. Les autocars n’offrent pas toujours le même confort qu’en Europe, mais ces véhicules sont très bien adaptés aux conditions de circulation locales, et la beauté des trajets vous fera vite oublier cet inconfort relatif. Vous logerez toujours dans les meilleurs hôtels possibles et même si, à certaines étapes, le choix de l'hôtellerie est limité et les conditions d'hébergement peuvent se révéler rustiques, vous jugerez que ce n'est pas trop cher payé pour découvrir ce monde encore si préservé...

 

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